Nous, chrétiens, venons de célébrer la résurrection du Christ et sa victoire sur la mort et le péché. En tant que chrétiens croyants, nous nous réjouissons.
Mais les autres, les athées, les sceptiques, les « esprits forts » pourraient nous demandant en quoi cette prétendue victoire du Christ a changé quelque chose dans le monde. En effet, durant ces derniers deux mille ans, il y a toujours eu la guerre, l’injustice, l’oppression des faibles par les forts, l’injustice sociale avec des riches toujours plus riches et des pauvres toujours plus pauvres, la famine, les maladies, etc. Où est la victoire du Christ ressuscité ?
Il est vrai que toutes ces choses finissent même par interroger le plus fidèle des croyants, surtout lorsque lui-même est confronté à une épreuve particulièrement difficile à vivre.
Le dimanche des Rameaux répond à cette question de la victoire du Christ qui ne semble pas être une évidence.
Lors de son entrée triomphale à Jérusalem, la foule a acclamé Jésus qu’elle espérait être ce messie royal que tous attendaient avec impatience ; un messie guerrier qui allait chasser l’occupant romain, rétablir la royauté davidique et inaugurer une ère de justice, de paix et de fraternité.
Et pourtant, Jésus l’avait déjà affirmé à plusieurs reprises : il ne serait pas ce type de messie guerrier triomphant qui allait résoudre tous les problèmes des hommes. Le fait de monter sur un ânon signifiait qu’il ne serait pas ce messie guerrier triomphant, mais un messie serviteur, qui allait donner sa vie pour sauver les hommes de la mort et du péché.
Jésus l’avait bien compris : on ne fait pas le bonheur des hommes sans leur participation et encore moins par la force et la contrainte. Des tyrans ont essayé mais ont toujours fini par échouer.
Jésus n’est pas venu pour supprimer les problèmes à la place des hommes mais pour aider les hommes à les surmonter en libérant leur cœur du péché qui est source de souffrance. Jésus est venu transformer les cœurs des hommes qui ont du mal à aimer pleinement en des cœurs brûlant d’amour. Il vient réaliser la prophétie d’Ezéchiel : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. » (Ez 36, 26)
Jésus a bien vaincu la mort et le péché mais cette victoire ne deviendra effective pour les hommes que s’ils acceptent d’accueillir Jésus dans leur vie, de se laisser nourrir par Lui et de vivre selon son Évangile. Les saints sont les meilleurs témoins de la victoire du Christ : eux qui étaient pécheurs mais qui ont su accueillir véritablement Jésus dans leur vie ont fini par obtenir la guérison de leurs cœurs qui sont devenus rayonnant d’amour pour Dieu et pour les autres. À nous de savoir suivre leur exemple.
Abbé Dominique PIRA
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